Au même moment, entre 1949 et 1951, le mouvement CoBrA, venu d'Europe du Nord, définit aussi un espace bien particulier, s'extrait de l'abstraction, primitivise son expression, en la rapprochant parfois du dessin d'enfant, et crée un univers unique, distinct des principaux courants.
Quelques années plus tard, au tournant des années 50, Michel Tapié, ami de Jean Dubuffet, galeriste, critique et figure centrale du marché de l'art, théorise le concept d'“art autre” et souligne la nécessité de se placer dans une autre dimension artistique, comme dans un monde parallèle, en faisant appel à des sources d'inspiration diverses, subjectives et informelles.
De ces trois initiatives, indépendantes, sans coordination apparente, sans constitution de groupe ou de mouvement, émergent des artistes non conventionnels, véritables individualités, et des expressions singulières et diverses qui marqueront la seconde moitié du XXe par leur magie, originale, unique même, souvent inattendue, paradoxale, parfois dérangeante, dans une effervescence créative constante qui dessine les évolutions futures de l'art contemporain.
Il s'agit ici d'une sélection subjective, qui n'a pas vocation à l'exhaustivité et qui reflète les enthousiasmes de la collection du Musée du Niel.
Michel Tapié, Un Art Autre, où il s’agit de nouveaux dévidages du réel, Gabriel Giraud Paris et Fils, 1952.
“Les créateurs dignes de ce nom savent bien qu'il ne leur est pas possible de traduire leur inéluctable message hors de l'exceptionnel, du paroxysme, du magique, de la totale extase.”